Voici, ce qui me semble intéressant de retenir de mes lectures sur le sujet.
Contexte historique :Ce personnage est donc un lansquenet allemand-type (fin XVème – début XVIème siècle), au service de Maximilien 1er de Habsbourg, grand-père et prédécesseur de Charles Quint. Il fut d’ailleurs le fondateur de ces unités de mercenaires principalement allemands, largement inspirées des unités de reisläufers suisses au service de la France.
Les lansquenets affronteront à de nombreuses reprises les reisläufers dans les batailles qui opposèrent le Saint-Empire romain germanique au royaume de France à partir de 1470 environ. Les mercenaires allemands et suisses avaient cependant parfois la même délicieuse habitude de pouvoir retourner leur veste au dernier moment contre la promesse de meilleurs émoluments. C’est cette absence de fiabilité associée à des tactiques de combat vieillissantes qui mèneront à la disparition progressive des lansquenets à partir de 1560.
La tenue :A la base la tenue des lansquenets ne se différenciait pas tellement de celle des soldats ordinaires de l’époque, ni même des reisläufers suisses (exceptées les croix blanches sur les vêtements évidemment…) mais il y ajouteront une bonne dose de luxe, puisque leur solde était largement supérieure à celle de la troupe, ainsi que quelques artifices dans le but de bien se démarquer.
Les vêtements à entailles ou « crevés » :Les vêtements des soldats de la fin du XVème siècle étaient relativement inadaptés au combat (chemises trop larges, pourpoints et chausses trop étroits). Ceci expliquerait l’apparition de ces vêtements entaillés, maintenus par des bandelettes nouées.
Ce qui est intéressant chez les lansquenets, c’est que les différents empiècements d’étoffes étaient faits de tissus très luxueux et très différents, même du cuir. Et qu’une grande recherche dans les couleurs vives était de mise.
La coquille :On ne peut pas passer à côté de cette coquille à l’entrejambes, pas forcément esthétique, et destinée à choquer. C’était réussi puisqu’elle a entraîné plusieurs condamnations officielles par l’Eglise, ce qui a bien dû faire rire ces mercenaires. Dans la même lignée, on retrouve l’habitude de dénuder certaines parties du corps, au niveau des jambes surtout. Pas très esthétique non plus.
L’épée romaine :Cette petite épée large et courte de 70cm à double tranchant était surnommée «katzbalger », l’étripe-chat. Elle ne servait pas à étriper que cela, je pense.
L’étendard :L'étendard faisait figurer la plupart du temps l’héraldique des cités dont les lansquenets étaient issus ou parfois le blason de riches familles, commanditaires d’une unité. Voir ci-dessous…
La longue barbe :La barbe très longue et des cheveux très courts étaient monnaie courante chez les lansquenets. Pour le bonheur du sculpteur qui excelle dans la représentation des cheveux et des barbes…
Ci-dessous, la peinture officielle de la figurine, due à Ruslan Sabiroff. Je pense que je m’écarterai totalement de cette version.
Ce sera l’occasion de me lâcher librement dans les couleurs. Tout en cherchant l’harmonie et de beaux contrastes. C’est l’intérêt principal de la peinture de cette pièce.